Fakir
FAKIR |
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Fakir, ce mot renvoie à 3 significations différentes. - Dans les religions islamiques c’est un pauvre, un mendiant religieux, comme il existait autrefois dans la chrétienté des ordres mendiants, vivant dans la nécessité. - Dans la religion hindoue c’est un ascète, vivant dans la gène et la mendicité, mais aussi un saint homme, saint au sens de l’élévation spirituelle, capable de prouesses extraordinaires, magiques, ou d’endurance physique. L’image la plus commune, du Fakir en occident, étant celle d’un homme vêtu d’un pagne, pour tout habit, s’allongeant sur un lit de clous dressés, ou sur un tabouret dont le siège est constitué d’une planche traversée de clous longs et pointus. Sans se blesser et sans ressentir, en apparence, de gène physique. Ni de souffrances. - En occident, en tout cas au début du XXe siècle, fakir désigne un personnel de cirque s’exhibant en public dans des exercices, des tours de magie, des prouesses physiques, s’accompagnant d’une prestation de devineur. Fakir de foire correspondait à l’emploi de distributeur public de feuilles d’horoscopes pour le compte d’un tiers. On trouvait en France habituellement les fakirs dans les cirques itinérants. Au tournant des années 1930 on les découvre aussi dans des activités respectables de devineurs, avec clientèle attitrée, établis dans des cabinets privés de consultation. Les fakirs parisiens étaient peu nombreux, mais connus. Citons-en trois principaux :
Le Fakir Birman de Paris, arrivé le 15 janvier 1932. Le mot fakir avait dans le public un pouvoir attractif qu’il a depuis perdu. A la fin des années 1970, début des années 1980, les derniers fakirs que l’on rencontrait encore à la Fête des Loges en banlieue parisienne, à partir du mois de juin, avaient la forme de petits automates de métal, enfermés dans des boites en verre, que l’on actionnait en insérant une pièce de monnaie, afin de recevoir un lot de tirage. Ou un papier prédisant la bonne aventure. Cette attraction a depuis disparu des manèges, et des fêtes foraines, au passage de l’an 2000. Au cours des années 1920 et 1930 les fakirs défrayèrent la presse en se livrant à des démonstrations publiques d’endurance particulièrement dangereuses. Ainsi en Italie le 05 décembre 1925 le Fakir Manetti se faisait enfermer dans une double caisse en zinc, sans respirer, en pseudo catalepsie, et conduire en avion de Milan à Florence, pour l’ouverture de sa bière devant le public attendu à l’aéroport.
Lorsqu’il débuta son activité à Paris, le Fakir Birman se donna lui aussi en spectacle, en février 1932, se laissant enfermer sur la scène de la Salle Wagram dans une cage en compagnie de rats affamés. Puis ensuite en se faisant crucifier. Il raconta, dans ses Mémoires, avoir souffert le martyre pendant plus de 15 jours après l’extraction des clous de ses chairs, causé par des douleurs insoutenables. Par le choix de son costume, le Fakir Birman imitait le célèbre colonel anglais Lawrence autrefois actif en Arabie (mort le 20 mai 1935). La recherche du spectaculaire suscita des réactions, notamment la publication d’un livre intitulé « Fakirs, fumistes et compagnie » mettant en doute la réalité de ces exercices. Son auteur Paul Heuzé initiait une démarche de sceptique.
Il serait abusif de soutenir qu’avant la seconde guerre mondiale tous les astrologues étaient fakirs, et tous les fakirs astrologues. Ils représentaient le mode d’exercice de cette activité sous une de ses formes la plus populaire, celle du cirque. A l’exception des «intellectuels", les professionnels non fakir publiaient des annonces dans la presse, à la rubrique « somnambules » depuis le 5 décembre 1905, appelé Sciences occultes en 1930, deux fois par semaine, en faisant figurer leurs « spécialités » : voyance, tarots, tarots bohémiens selon le rite, lignes de la main, tâches d’encre, médium, tapis astral, cartomancie, chiromancie, conseillers spirituels en conseils de l’au-delà, ainsi qu’il résulte des indications relevées dans les textes parus. Figuraient aussi des réclames émanant de prétendus «astrologues scientifiques» formés par Paul Choisnard. On observera qu’en France les fakirs n’ont jamais fait de miracles. Y compris les authentiques, ou prétendus tels, qui venaient de l'Inde. Ils pratiquaient déjà le védique, ainsi qu’André Salmon le rapporte en détails dans son compte rendu de visite au célèbre Fakir de Bénarès « le voici qui dessine une sorte de pentacle rectangulaire, divisé en je ne sais combien de petits carrés meublés de traits cursifs… » Une pratique « redécouverte » en France dans les années 1980 avec le mouvement hippy, la consommation d’hallucinogènes, et de marijuana pour accompagner le retour du karma. Astrologie du karma dans lequel Irène Andrieu s’est spécialisée, sans les herbes. André Salmon, en conclusion de sa visite au Fakir du mysticisme, écrivait en août 1931 « que l’on ne pouvait sans danger pour sa santé spirituelle » s’accommoder du karmique, et que « l’on y perdrait de sa conscience et de son être moral ». Lorsque l’on observe les dégâts, au début du XXIe siècle, par la mainmise du faux spirituel karmique, prétendant éveiller les consciences et semer dans la nouvelle terre, on en déduit que l’astrologie, contaminée par un mysticisme frelaté, s’est muée en mystification pure et simple. Le mauvais héritage du fakirisme. André Salmon voyait juste en 1931. |
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