SEXE DES SIGNES ASTROLOGIQUES

les signes du zodiaque ont ils un sexe?
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Les astrologues traditionnels évoquent le sexe des signes du zodiaque, sans clairement donner leurs références sur le sujet. Le téléscope Hubble à force de scruter l'espace n'a pu déterminer le sexe des constellations. A plus forte raison quel intérêt pour les astrologues de s'y intéresser? Est-ce utile?
L'analyse
Par gauthier de bruges, Passage de l'Étoile
On trouve, de temps en temps, sur des sites internet, des analyses réalisées par des astrologues professionnels, mentionnant le sexe des signes du zodiaque. Il faut sur ce point faire la différence entre la sexualité attribuée à tel ou tel signe, par exemple le Bélier ou le Scorpion, et le genre du signe lui même.
Par exemple des astrologues écrivent "dans le thème d'Untel on relève une majorité de signes féminin". Sans donner la liste desdits signes bien évidemment. Et sans expliquer la conséquence éventuelle de cette catégorisation en terme d'interprétation.
Une recherche curieuse sur Google avec la requête "sexe des signes zodiacaux", "sexe des signes du zodiaque" ou "sexualité des signes du zodiaque" donne pour résultat une série de pages renvoyant aux comportements sexuels attribués à chaque signe, sans renseigner sur le genre spécifique du signe lui même.
Il faut alors pousser les investigations vers les traités existants. Le seul ouvrage faisant autorité, dans la communauté française et francophone, est en l'expèce le Traité Pratique d'Astrologie d'André Barbault, publié aux éditions du Seuil, dans son édition du 4e trimestre 1961. isbn 2-02-001899-3, une référence ancienne avant le passage à l'ean à 13 chiffres pour le référencement international des livres.
Ce traité a 50 ans en 2011 et depuis on en trouve aucun autre de cette qualité.
La table des matières traite en première partie des données, et notamment des déterminants, au sens entendu par Barbault. Au nombre desquels il énumère les qualités élémentaires : chaud,froid,humide et sec. Et les éléments au sens parvenu jusqu'à nous depuis l'antiquité :eau, air, feu,terre. Ou la théorie des 4 éléments.
Ces deux classifications relèvent d'une conception du zodiaque des saisons dans l'hémisphère nord. Mais sitôt passé l'équateur cela ne vaut plus rien. Si l'on veut appliquer un zodiaque universel, on se rend compte que la découpe saisonnière des signes du zodiaque est inapplicable à Rio de Janiero, à La Réunion, à Papette comme à Sydney. En la matière le prochain Traité d'astrologie devrait évacuer cette classification.
Une vérification plus précise de la seconde partie du Traité de Barbault : les claviers symboliques, traite du zodiaque en prenant les signes un par un. Chaque signe est analysé en fonction de 4 critères : symbolique, psychologie, dialectique,destinée. Aucune de ces catégories ne formule de classification des signes en genre. Et l'on ressort de cette lecture avec une présentation neutre des 12 découpes du zodiaque.
Si les ouvrages modernes sont muets sur le genre des signes, il convient alors de remonter plus loin dans le temps, et d'envisager des publications antérieures au XXe siècle.
En effet, il existe un ouvrage abordant ce sujet, datant de l'empire romain, attribué vraisemblablement à tort à l'astronome Ptolémée. Pour la simple raison que le contenu de ce texte est complétement opposé aux observations rédigées par ce même astronome dans son maître ouvrage l'Almageste sur la découpe des signes du zodiaque, avec laquelle il prend nettement ses distances. Refusant même d'accréditer le charcutage en douze dodécatémories égales du cercle de l'écliptique.
Le Tétrabiblos, présumé écrit vers 230 sous l'ère romaine, à Alexandrie, fut probablement rédigé 200 ans plus tard, par un astrologue qui attribua ces écrits à Ptolémée afin de bénéficier de sa renommée. C'est ce que l'on peut déduire des données bibliographiques, relatives aux origines de ce document, parvenu jusqu'à nous de source arabe.
Quoi qu'il en soit qu'y trouve-t-on?
Au Livre 1er le chapitre 15 s'intitule "Signes masculins et féminins" dont voici le texte traduit de la version latine de Plato de Tivoli datant de 1138, intitulé Apotelesmatika :
Ils ont attribué de plus, six signes à une nature masculine et diurne, et autant à une féminine et nocturne.
Or l'ordre nous en est baillé continu, ainsi qu'au jour la nuit et jointe, et que l'assemblage est nécessaire du mâle et de la femelle.
Si donc le commencement se prend du Bélier (à raison des causes ci-dessus alléguées) ainsi, comme le mâle est le maître et le premier, d'autant que toujours l'actif précède le passif, le Bélier et les Balances seront et masculins et diurnes.
Il y a de plus à ceci, que le cercle équinoxial, qui passe par ces signes, cause le premier et plus puissant remuement de toutes choses.
De là vient que par un ordre continu les signes féminins sont soumis aux masculins.
Mais quelques uns commencent à conter les signes masculins par celui qui tient la pointe orientale, qu'on nomme ordinairement Horoscope.
Car, comme il y en a qui prennent ces commencements des tropiques du cercle Lunaire à cause que les tours de la Lune sont les plus vites ; Ainsi, de même façon les signes masculins doivent tirer leur origine de l'Horoscope à cause du vent du Levant. De cette sorte donc, ceux-là par rangs continus ordonnent l'un après l'autre les masculins et les féminins.
Les autres ont divisé le cercle entier en quartes : ils font orientale et masculine celle qui est depuis l'Horoscope, jusqu'au milieu du Ciel, et celle qui lui est opposée, qui contient depuis le couchant jusqu'au bas du Ciel.
Mais ils font occidentales et nocturnes les deux autres quartes qui restent.
Il y a encore d'autres façons de nommer les signes qui sont accommodés à leurs formes.
Comme les uns sont nommés quadrupèdes, les autres terrestres, aucuns dominants, les autres féconds, ou quelque chose de même.
Ce qui étant manifeste par leurs propres figures, j'ai jugé superflus de les rapporter : vu qu'aussi j'ai ci-devant au vrai déclaré les natures des étoiles dont ils sont composés, et de quelle façon dans les jugements on peut utilement considérer leurs vertus.
Le propos est confus. On n'en retient que le Bélier serait un signe masculin, ainsi que les Balances. Faut-il voir dans le renflement du symbole Oméga le tracé des testicules du Bélier? Au point Vernal les Cornes. Au point équinoxial d'automne les bourses.La question reste posée!
Si l'on suit le texte, le genre des signes se déclinerait ainsi : Bélier masculin, Taureau féminin, Gémeaux masculin, Cancer féminin, Lion masculin, Vierge féminin, Balance masculin et ainsi de suite.
Un ordre mis à mal dès lors que le signe de l'horoscope, celui du signe ascendant est pris alors comme premier signe masculin. Le texte ne faisant état d'aucune préférence entre les systèmes exposés. Une classification se compliquant encore avec la distinction signe diurne masculin, signe nocturne féminin. On s'égare!
Si l'on procède à une vérification biographique cela signifie qu'un Taureau comme Hitler serait de signe féminin, et l'on pourrait aligner des noms démontrant que cette classification par le genre est d'une ineptie totale, ainsi que d'un non sens confondant.
En se fondant ensuite sur l'interprétation pratique qui en résulte, le Tetrabiblos en l'espèce comporte des correspondances de types climatiques. Masculin équivalent au sec, féminin à humide. En écartant les interprétations tendancieuses, on comprend rapidement qu'il ne peut résulter aucune application pratique et fonctionnelle de ce mode de classement. D'autant que l'auteur du texte, quelqu'il soit, affirme que le féminin est soumis au masculin. Dans un rapport activité passivité allusivement suggestif.
Or l'évolution de notre société montre que les personnes appartenant au genre féminin n'ont rien de passives. Au surplus, dans une société d'égalité de droits entre les sexes, cette conception de subordination d'une genre par rapport à un autre pose un sérieux problème culturel, faisant obstacle au processus de syncrétisme de cette idée.
Et l'on découvre ainsi qu'à moins de 2000 ans de distance les valeurs culturelles et juridiques, entre deux types de sociétés humaines, font obstacle à l'assimilation d'un système de hiérarchisation entre les signes du zodiaque.
Car en réalité la seule application du genre sexué des signes astrologique se résume à une fonction d'assujettissement, de soumission, de sujétion, et de dépendance incompatible avec la société dans laquelle nous vivons, même inégalitaire.
Alors si un astrologue vous déclare que votre ciel comporte une majorité de signes féminins. Répondez lui que comme tout le monde vous en avez en égale répartition dans les 12 cadrans du zodiaque. Et qu'en application du principe d'egalité des droits vous n'avez aucune vocation à l'asservissement, à l'infériorité, ou à vivre dans la dépendance hiérarchique..
Cette idée, de rendre compte de la nature d'un signe astrologique, par une attribution de genre, montre l'inexistence d'une catégorisation antérieure des 12 cadrans de l'écliptique sur la base d'une différenciation d'identité sexuelle. Des intellectuels de l'empire romain souhaitaient innover en créant une typologie des genres, sans aucune base sérieuse pour étayer leurs propositions.
Tout cela est à rapprocher du symbolisme de la Lune. Dans notre société, ce luminaire de la nuit est assimilé à la féminité. Alors qu'il y a de cela plus de 4000 ans il représentait la masculinité du dieu Nana chez les Sumériens, frère de Inanna la grande Garce Céleste, qui deviendra le dieu Sin avec les arabes babyloniens. La conquête des Perses effacera son culte jusqu'à l'an 610, que le Rassoul Mohamed rescuscita en inventant l'Islam, et en érigeant son croissant intolérant sur les coupoles de ses minarets symbolisant son retour pour les siècles à venir.
gauthier de bruges 04/11 copyright Astroemail
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